La pyrale du buis, le retour

Présente maintenant depuis plusieurs années dans nos jardins, la pyrale du buis provoque dès l’arrivée du printemps de nombreux ravages sur les plants de buis de tout le pays. Heureusement, des solutions existent !

La pyrale, kesako ?

Cydalima perspectalis, plus communément appelée pyrale du buis, est un papillon de nuit originaire d’Asie Orientale, observé pour la première fois en Europe en 2006. Depuis quelques années, il a fait son apparition en Belgique et est bien parti pour y planter ses piquets de tente jusqu’à épuiser toutes les réserves de buis du pays !
Comme tous les papillons, la pyrale passe par le stade « chenille » avant d’arriver à maturité. C’est cette chenille aux yeux plus gros que le ventre qui dévorent les feuilles de nos petits persistants, n’en déplaise aux amoureux du jardin d’ornement.

Le cycle de vie de la pyrale

Les premières chenilles reprennent leur activité aux environs de la mi-mars, après avoir hiverné au sein des plantes. Ce n’est que fin avril qu’elles commencent leur nymphose (transformation en papillon), pendant environs quatre semaines. Les premiers papillons de la saison commencent à se déployer fin mai et en profitent pour répandre leurs œufs qui donneront rapidement de nouvelles chenilles. Au milieu de l’été, la troisième génération de chenilles fait son apparition, et les stades de la pyrale commencent à se chevaucher, provoquant un vol continu et une grande multiplication de papillons/chenilles²

Au secours, mes buis sont atteints !

L’insecte se propageant de plus en plus, rare sont les jardins chanceux dépourvus du ravageur. Pour en venir à bout, plusieurs solutions existent : lutte mécanique, lutte chimique, pièges à papillons, remplacement des essences, … Voici les plus courantes

Eliminer les buis

Sans buis, il n’y a plus de pyrale. Bien que l’idée risque d’en déplaire plus d’un, c’est la solution la plus efficace et la plus durable : moins il y a de buis, moins la chenille aura l’occasion de se multiplier. Cela évite aussi les traitements récurrents qui nécessitent une pulvérisation insecticide plusieurs fois sur la saison. Pour toute nouvelle plantation ou remplacement, évitez le buis à tout prix ! Il existe diverses espèces en alternative au buis qui présentent les mêmes caractéristiques, sans être atteintes par la pyrale ou les champignons du buis !

Ilex crenata

Cette variété de houx ressemble comme deux gouttes d’eau au buis. Persistant, à petites feuilles et supportant très facilement la taille, c’est le remplaçant idéal ! Seul petit bémol : il est assez sensible à la sécheresse, pensez-donc à l’arroser si nécessaire.

Osmanthus burkwoodii

L’Osmanthus est un arbuste persistant qui a l’avantage d’offrir une belle floraison blanche et parfumée au printemps. Il peut également se tailler très facilement mais attention cependant à sa rusticité plus limitée.

Taxus baccata

L’if est une espère très couramment utilisée en topiaire ou en haie taillée. Très rustique, le Taxus conviendra bien pour remplacer les plus grandes pièces de buis de par sa grande taille adulte et son prix moins élevé.

Si vous souhaitez tout de même garder vos buis, taillez et incinérez les parties atteintes en début et fin de saison pour limiter un maximum la propagation des chenilles.

Attentions aussi que dans son habitat d’origine, la pyrale s’attaque également à d’autres espèces comme le fusain du Japon ou ailé (Euonymus japonicum, E. alatus), ainsi que le Pachysandra. Evitez donc également de planter ces espèces au jardin.

La lutte écologique

Bien que la pyrale soit une espèce invasive, il existe divers prédateurs à l’insecte. Les mésanges raffolent des chenilles, n’hésitez donc pas à leur installer un ou même plusieurs petits nichoirs à proximité de vos buis. Si vous optez pour cette solution, évitez à tout prix les insecticides, toxiques pour les mésanges !

Les chauves-souris se nourrissent également du papillon, leur faire une petite place au jardin vous sera également bénéfique.

Notez aussi que les guêpes et frelons européens sont de bons prédateurs pour la chenille. Bien que pas toujours très sympathiques, évitez tout de même d’éliminer ces insectes du jardin car ils vous seront d’une grande aide dans la lutte contre la pyrale.

Le piège à phéromones

Les pièges à phéromones ont pour but d’attirer dans un piège, à l’aide d’une capsule de phéromones, les papillons mâles de la pyrale. Bien que ce piège n’élimine pas les chenilles, il permet de limiter la reproduction des papillons et donc la multiplication des chenilles. Il est aussi un excellent indicateur de présence de la pyrale !

Les insecticides

Pour lutter contre la chenille, il existe plusieurs insecticides qui vont tuer de manière très efficace les chenilles présentes sur le buis. D’origine écologique (Spinosad, Bacillus thuringiensis, pyréhtrine,…) ou chimique (pyréthroïdes,…), les insecticides possèdent généralement une action ciblée sur une ou plusieurs espèces indésirables, mais ont très souvent des effets néfastes sur leur environnement, notamment en s’attaquant aussi aux prédateurs de la chenille, comme les mésanges ou moineaux. Il serait dommage, pour sauver vos buis, de détruire toute la faune nécessaire au bon développement de plantes de vos jardins.

N’utilisez donc les insecticides qu’en dernier recours et privilégiez plutôt les moyens cités précédemment. Lisez toujours attentivement les notices d’usage des produits tant écologiques que chimiques !

N’hésitez pas à consulter aussi ici l’article sur la pyrale du buis écrit par Agnès du site « La terre est un jardin ».

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