Inspirée des haies bocagères, la haie champêtre idéale se compose principalement d'arbustes indigènes, soit des espèces originaires de nos régions, telles que les sureaux, les églantiers, les noisetiers, les aubépines, et bien d'autres. Ces espèces possèdent l'atout de résister aux conditions locales de sol et de climat tout en étant bénéfiques pour la faune indigène. De surcroît, elles contribuent à préserver le patrimoine végétal de nos régions, menacé par la prolifération d'espèces exotiques*.

Les haies indigènes abritent et nourrissent de nombreuses espèces animales. Les oiseaux y établissent leurs nids, notamment dans les buissons défensifs tels que l'aubépine ou le houx. Les abeilles et autres pollinisateurs profitent des différentes périodes de floraison, tandis que les insectes, à l'instar des animaux, se nourrissent des divers fruits produits par la haie.

Parmi les arbustes indigènes, nombreux offrent des fruits, des fleurs, voire des feuillages utilisables en cuisine. Citons le noisetier, le sureau, l'églantier, le cornouiller mâle, le prunellier, et même les petits fruitiers tels que les groseilliers et les framboisiers. Il est impératif de bien les identifier dans une haie mixte, car d'autres espèces peuvent s'avérer toxiques.

Feuillage, fleurs, bois, fruits, couleurs, autant d'éléments qui varient d'une espèce à l'autre au fil des saisons. Travailler avec un large éventail d'espèces permet de métamorphoser visuellement la haie au gré des saisons. On peut ainsi profiter des fleurs du cornouiller mâle en fin d'hiver, puis celles des viornes, sureaux, prunelliers ou églantiers au printemps. En été ou en automne, les fruits et les feuilles colorent la haie, avec les baies éclatantes du houx, de l'if, ou du fusain, qui arbore même une coloration automnale flamboyante. En hiver, le jeune bois coloré du cornouiller sanguin attire le regard.

Comme mentionné précédemment, le choix parmi les arbustes indigènes reste malgré tout assez vaste. Le premier critère de sélection est la situation, car certaines espèces s'adaptent mieux à l'ombre et aux sols frais, tandis que d'autres préfèrent le plein soleil et les sols secs. Il est également primordial de prendre en compte la taille adulte des arbustes pour éviter des tailles trop fréquentes. Enfin, l'esthétique et la praticité sont des aspects importants dans le choix des espèces. Bien qu'il n'y ait pas de règle quant au nombre de variétés, pour une harmonie visuelle, il est conseillé de choisir entre 5 et 10 espèces, en fonction de la longueur de la haie.

Concernant la disposition, les arbustes doivent être espacés de 50 à 80 cm pour une haie libre, ou d'au moins 30 cm pour une haie taillée. Ils peuvent être plantés en une seule ligne ou en quinconce sur deux rangs, espacés d'un mètre chacun. Pour une reprise optimale et un budget maîtrisé, il est préférable de choisir des plants de petite taille en racines nues. La période idéale pour ce type de plantation s'étend de novembre à la fin de février. Au printemps, avec le redémarrage de la végétation, l'arrosage régulier est essentiel pour les nouvelles plantations en cas de période de sécheresse, et ce jusqu'à l'automne.

L'entretien d'une haie champêtre se révèle relativement simple. Une taille annuelle ou bisannuelle est généralement suffisante, voire moins fréquente si l'espace le permet pour laisser la haie se développer. Environ un à deux ans après la plantation, il est possible de recéper les arbustes pour favoriser leur densité en les coupant à environ vingt centimètres du sol. Enfin, un apport d'engrais organique peut s'avérer bénéfique au cours des premières années pour améliorer le sol et fournir les nutriments nécessaires aux plantes.